Dans
le cadre du prix Chronos de littérature jeunesse, des collégiens
m'écrivent pour me poser des questions autour d'Une histoire à vieillir
debout.
Est-ce vous qui avez
choisi ce titre ? Que signifie-t-il ?
L’auteur donne toujours un titre à ses romans mais
parfois les éditeurs les changent pour diverses raisons : pour qu’ils
soient plus attractifs, pour qu’ils s’accordent aux autres titres d’une même
collection, etc. C’est ce qui m’est arrivé par exemple avec « L’amer au
cœur » un roman que j’avais intitulé « ça tangue pour Chloé »
mais que l’éditeur, Averbode, a renommé (et je lui en suis reconnaissante car
c’est un très beau titre quand on sait que ce roman parle beaucoup de la mer).
« Une
histoire à vieillir debout » est mon idée. L’éditrice, Françoise Hessel
(éditions Oskar), m’a raconté avoir hésité à garder ce titre parce qu’il
contenait le mot « vieillir » et que les jeunes lecteurs pouvaient en
être rebutés. Finalement, elle a pris le risque de le garder parce qu’elle le
trouvait beau.
« Vieillir debout » pour moi veut dire vieillir
dans la dignité, dans le respect, pouvoir choisir jusqu’au bout. Beaucoup
envisage la vieillesse comme un naufrage. Naufrage physique. Naufrage mental. Naufrage.
Avec ce préjugé en tête, il arrive alors que la société et l’entourage fassent
des choix à la place des personnes âgées parce qu’on ne les considère plus
aptes à les faire (et pour certaines qui ont des pathologies dégénératives c’est
sans doute nécessaire). Dans la mesure du possible, il est mieux de se dire
qu’une personne âgée (même malade) est toujours une personne avec des envies et
des besoins et de s’y intéresser. « Une histoire à vieillir
debout » est une histoire qui permet au grand-père de reprendre en mains
sa vie. Mais c’est aussi l’histoire de Lou et de Najette qui vont prendre les
rênes de leurs vies. Faire des choix c’est grandir (par conséquent vieillir
même si on n’emploie pas ce mot pour des jeunes gens). « Une histoire à
vieillir debout » est donc une histoire où chacun grandit, vieillit, dans
le respect de ce qu’il est et de ce qu’il veut.
Ce n’est pas un pamphlet contre les maisons de retraite
ou les familles qui placent leurs parents dans des maisons de retraite. Chaque
histoire est différente, « mon » grand-père (j’aime à l’appeler « mon »
grand-père) est capable de vivre seul. Ce n’est que parce qu’il y avait conflit
entre fille et père qu’il a été placé là où il ne voulait pas être et parce
qu’il se sentait en dette envers sa fille.
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