J'ai mis du temps à partager notre belle affiche barrée (réalisation Marie Colucci) que Vanessa Sanchez a partagé sur les réseaux sociaux pour annoncer l'annulation du festival d'Avignon : elle a été difficile à regarder en face !
Depuis le début du confinement, c'est l'hécatombe : annulation des représentations prévues de ma pièce "Les insoumis" en Suisse et du bord plateau auquel je devais participer, annulation des ateliers d'écriture que je mène au Centre Social à Stains, à l'école primaire Robert Doisneau (Serris), à la maison Chateaubriand, annulation de la représentation de "La guerre des filles" au festival Wetoo (reporté à Septembre), puis la nouvelle tombe : annulation du festival d'Avignon où La guerre des filles devait se jouer à Présence Pasteur.
Je ne reviendrai pas sur la nécessité sanitaire du confinement.
Quand on écrit, il offre même une chance : pouvoir écrire en continuité, tous les jours !
Un luxe ! Comme une résidence...
Je ne reviendrai pas sur le off d'Avignon, tout autant indispensable qu'agaçant dans ses côtés mercantiles.
Ici ce que je voudrais partager c'est mon inquiétude : cette croix rouge barrant notre affiche pourrait aussi barrer un avenir proche, peut-être même plus ou moins lointain.
Comment la culture va t-elle se remettre de cette absence de perspective quant à la réouverture des salles de spectacles, la tenue des festivals, des résidences de création, d'écriture, des appels d'offre, des salons du livre, des ateliers artistiques, des concours, de l'activité éditoriale, etc. tout ce qui permet aux artistes de vivre de leur métier et de diffuser leurs oeuvres.
Le manque à gagner financier se fait sentir dès maintenant pour nous auteurs et autrices mais sera encore plus vrai après le confinement. Il va en laisser plus d'un-e sur le carreau. La situation des auteurs et autrices n'était déjà pas fameuse mais elle risque de l'être encore moins demain.
Annulations = pas de rémunération ; et pas de système d'intermittence ou chômage partiel pour les auteur-es !
Il va en falloir du courage, de l'énergie pour tenir la barre et il va falloir mettre à distance l'angoisse qui tenaille quand la rémunération ne tombe plus.
J'ai hâte de retrouver les projets suspendus : celui avec Maryvette Lair, celui avec Yoane Dlugokeçki, celui avec Benjamin Brottes... J'ai hâte de pouvoir envoyer ma dernière pièce "Nous sommes les seul-es à vous attendre" aux comités de lecture, et hâte d'envoyer aux éditeurs mon dernier roman pour adolescent-es, hâte de vous faire découvrir l'édition de "La guerre des filles".
Ce confinement me donne faim de nouveaux projets.
Cette croix rouge, j'espère, restera un cauchemar de confinement et ne deviendra pas une réalité.